Cancer féminin le plus fréquent, le cancer du sein résulte d’un dérèglement de certaines cellules mammaires. Elles se multiplient de façon anarchique, jusqu’à former une masse. C’est ce que l'on appelle une tumeur. Il existe plusieurs types de cancers du sein : plus ou moins agressifs, ils n’évoluent pas de la même manière.
Le cancer du sein est une maladie multifactorielle : plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de son apparition. Certains sont indépendants des habitudes de vie des femmes, alors que d’autres sont en étroite relation avec leur comportement et leur environnement. On distingue ainsi 3 grands types de facteurs de risque :
les facteurs génétiques
les facteurs hormonaux et reproductifs
les facteurs environnementaux et comportementaux.
Les facteurs de risque non liés à l’environnement
Certaines femmes présentent un risque plus important de développer un cancer du sein, quelles que soient leurs habitudes de vie. Zoom sur ces facteurs de risque non liés à l’environnement.
L’âge : principal facteur de risque du cancer du sein
Outre le sexe (le cancer du sein touche à 99 % des femmes), l’âge est le principal facteur de risque du cancer du sein. Même s'il peut toucher toutes les femmes, le risque de développer un cancer du sein augmente en effet avec l’âge. Les jeunes femmes sont ainsi très peu touchées par ce type de cancer.
Le cancer du sein se développe en majorité chez les femmes âgées de 50 à 69 ans (autour de 60 ans en moyenne). Près d'un tiers est diagnostiqué après 69 ans. C’est pourquoi il est recommandé à toutes les femmes de 50 à 74 ans de se faire dépister, à l'aide d’une mammographie. Entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie, cet examen doit être réalisé tous les deux ans.
Les antécédents personnels de maladie et les facteurs hormonaux
Le risque de développer un cancer du sein est également lié à l’historique médical personnel de chaque femme. Une patiente qui a déjà été victime de ce type de cancer présente un risque particulièrement élevé d’en développer un nouveau. Il existe également un risque de récidive au niveau du sein déjà traité. Ces femmes « à risques » doivent donc être suivies régulièrement.
Les femmes ayant souffert d’une affection mammaire bénigne (une affection associée à la prolifération de cellules dans le tissu mammaire, comme une hyperplasie par exemple) présentent également plus de risques de développer un cancer du sein. Ces patientes doivent être suivies de près par leur médecin. Certains examens sont réalisés de manière régulière (un examen clinique des seins ou une mammographie).
L’exposition du thorax à certaines radiations ionisantes (des radiations médicales par exemple) fait également partie des facteurs pouvant augmenter le risque de développer un cancer du sein. L'augmentation du risque dépend de l’âge de la femme et de la dose d’irradiation reçue. Cela concerne les femmes ayant été traitées par radiothérapie pour un autre type de cancer, ainsi que les femmes ayant subi une radioscopie des poumons dans leur enfance (pour détecter une tuberculose, par exemple).
Certains facteurs hormonaux endogènes peuvent également augmenter le risque de développer un cancer du sein. Ainsi, la survenue des règles à un âge précoce (avant 12 ans) ou une ménopause tardive (après 50 ans) augmentent ce risque (à cause d’une exposition précoce et prolongée aux hormones ovariennes). Les œstrogènes ont en effet une action sur les cellules du sein. Plus la durée totale d’exposition aux œstrogènes sanguins est importante, plus le risque de développer un cancer du sein augmente.
Le risque de développer ce type de cancer augmente enfin avec le niveau de densité des tissus mammaires. Avoir une forte poitrine peut ainsi être un facteur de risque du cancer du sein. Plus les seins sont denses en mammographie, plus le risque est élevé.
Les antécédents familiaux de cancers et les prédispositions génétiques
Les femmes ayant des antécédents familiaux de cancers, dont des cancers du sein, présentent un risque plus élevé de développer à leur tour un cancer du sein. Cette prédisposition peut être due au fait que les personnes d’une même famille partagent certaines habitudes de vie ou à une anomalie génétique et héréditaire, transmis des ascendants aux descendants.
Selon les études, le risque de développer un cancer du sein augmente légèrement lorsque la personne ayant déjà souffert d'un cancer est une parente au deuxième degré (grand-mère, tante, nièce). En revanche, s’il s’agit d’une parente au premier degré (mère, sœur, fille), ce risque augmente de manière notable (surtout si le cancer du sein a été diagnostiqué chez une patiente jeune ou dans les deux seins, avant la ménopause).
Entre 5 et 10 % des cancers du sein sont dus à une mutation génétique. Ces mutations, qui favorisent l’apparition de ce type de cancer, portent en général sur des gènes appelés BRCA1 et BRCA2 (pour BReast CAncer 1 et 2). La femme qui porte une mutation sur l’un de ces gènes ne sera pas nécessairement victime d’un cancer du sein. Néanmoins, cette mutation augmente le risque d’en développer un (à un jeune âge, dans les deux seins, ou un cancer de l’ovaire). Lorsque la mutation est découverte, une prise en charge particulière et régulière est proposée à la patiente.
D’autres mutations génétiques peuvent jouer un rôle dans l'apparition d’un cancer du sein. Elles portent sur des gènes impliqués dans la réparation de l'ADN ou l'arrêt de la multiplication des cellules en cas de lésion : les gènes T53, CHEK2, ATM, PTEN, STK11.
Les facteurs de risque environnementaux
Plusieurs facteurs comportementaux et environnementaux peuvent être à l’origine du développement d’un cancer du sein chez les jeunes femmes, comme chez les femmes plus âgées.
La consommation de tabac et d’alcool
La consommation de tabac et la consommation excessive d’alcool (à partir d’une consommation moyenne d'un verre par jour) augmentent le risque de développer plusieurs types de cancer, dont le cancer du sein. Le tabagisme passif fait également partie des facteurs de risque. La fumée du tabac contient en effet plusieurs substances cancérigènes. L’alcool peut quant à lui augmenter la production d'œstrogènes dans le sang.
De manière générale, une alimentation saine et équilibrée (ni trop grasse, ni trop sucrée, ni trop salée) permet de mettre toutes les chances de son côté pour rester en bonne santé.
Le manque d’activité physique et le surpoids
Le surpoids et l’obésité font partie des principaux facteurs comportementaux qui augmentent le risque de développer un cancer du sein, chez les femmes ménopausées. On parle de surpoids lorsque l’IMC (Indice de Masse Corporelle) est compris entre 25 et 29,9. L’obésité concerne les personnes dont l’IMC est supérieur ou égal à 30. Les tissus graisseux produisent de petites quantités d'œstrogènes, hormones ayant un rôle dans l’apparition et le développement d'un cancer du sein.
À l’inverse, pratiquer une activité physique ou sportive de manière régulière permet de diminuer le risque de voir apparaître un cancer du sein après la ménopause. L’idéal reste de pratiquer une activité physique soutenue tout au long de sa vie.
Les traitements hormonaux et la reproduction
Les femmes qui prennent une pilule contraceptive de manière continue, sur une longue durée, sont plus susceptibles de développer un cancer du sein. Néanmoins, ce risque disparaît avec l’arrêt du traitement contraceptif (au bout de 10 ans d'arrêt, aucune augmentation du risque n’est relevée). Mais plusieurs études démontrent également que la prise de la pilule diminue le risque de souffrir d’un cancer de l’ovaire, notamment chez les femmes dont les gènes BRCA1 et 2 sont porteurs de mutations.
D'autre part, lorsqu’ils sont administrés de manière continue pendant une longue période, la prise de THS (Traitements Hormonaux Substitutifs) de la ménopause augmente également le risque de développer ce type de cancer. Prescrit pour pallier la diminution du niveau des hormones ovariennes, le THS de la ménopause contient en effet des œstrogènes et de la progestérone. Or, ces deux hormones jouent un rôle important dans le développement de ce type de cancer.
L’absence de grossesse menée à terme et les grossesses tardives ont également une influence sur l'apparition d’un cancer du sein. En effet, la grossesse réduit le nombre de cycles menstruels d’une femme. Elle limite également, de manière temporaire, l’exposition des cellules mammaires aux œstrogènes. Les femmes ayant mené au moins une grossesse à terme avant leur 30 ans présentent un risque diminué de développer un cancer du sein. La multiparité (le fait d’avoir accouché plusieurs fois) et les allaitements prolongés ont également un effet protecteur contre le cancer du sein.
Dans quels cas se faire dépister ?
La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande de procéder au dépistage du cancer du sein, en présence de l’un des sept facteurs de risque suivants :
un antécédent personnel de cancer du sein invasif ;
un antécédent de carcinome canalaire in situ ;
un antécédent d’hyperplasie canalaire atypique ;
un antécédent de carcinome lobulaire in situ ;
un antécédent d’hyperplasie lobulaire atypique ;
un antécédent de radiothérapie thoracique ;
des antécédents familiaux de cancer du sein (avec certains scores d’indication oncogénétique).
En fonction du facteur de risque identifié, la HAS précise l’âge du début du dépistage, les examens à réaliser et leur fréquence, la durée du suivi médical. Ces recommandations permettent d'améliorer les pratiques de dépistage et d’éviter les examens trop fréquents.
Octobre Rose : sensibilisation et dépistage
Chaque année, la campagne Octobre Rose a pour but de sensibiliser les femmes à l’importance du dépistage organisé du cancer du sein. Détecté à un stade précoce, la survie à cinq ans est en effet de 99 %.
Le dépistage est recommandé pour toutes les femmes de 50 à 74 ans, tous les deux ans.
Le dépistage repose sur une mammographie ainsi que sur un examen clinique des seins (palpation). Il permet de détecter des cancers de petite taille à un stade précoce.
2 551 000 femmes ont participé au dépistage du cancer du sein en 2019.
À retenir : une personne qui présente un ou plusieurs facteurs de risque peut ne jamais développer de cancer du sein. À l’inverse, une personne ne présentant aucun risque peut être atteinte de ce type de cancer. En cas de doute, consultez votre médecin traitant ou votre gynécologue.
Sources : GIPHAR - e-cancer.fr - has-sante.fr - Santé publique France
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